Comment les groupes d’intérêt étatsuniens influencent-ils l’ordre du jour politique?

Dès le début du XIXe siècle, on note l’apparition de deux types de groupes d’intérêt distincts. D’un côté, les groupes d’intérêt public, comme le mouvement contre l’esclavage, et de l’autre, les groupes d’intérêt privé défendant les intérêts des industries ferroviaire et pétrolière. Les objectifs les plus couramment poursuivis par ces groupes sont (1) informer et sensibiliser les élus, (2) informer le public, (3) recruter des membres, (4) faire des levées de fonds.1

Ces groupes se sont multipliés et leurs activités pour tenter d’influencer les élus se sont accrues tout au long du XXe siècle. Philip Hart, sénateur du Michigan, relatait que lors de son entrée en fonction en 1958, il recevait environ 2 000 lettres par mois concernant des enjeux sociaux. Vers la fin de sa carrière, en 1975, il en recevait plus de 10 000. En 1995, son successeur, Carl Levin, recevait plus de 20 000 lettres, 5 000 télégrammes, 10 000 appels téléphoniques et 1 000 fax par mois2.

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Cet extrait est tiré d’un travail sur les groupes
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Cet accroissement des communications en provenance des citoyens n’est ni particulier au Michigan, ni particulier au Sénat. Comme le montre le Tableau 2, la Chambre des représentants a vu le nombre de courriers de citoyens tripler durant la même période. On peut toutefois se demander si vraiment plus de citoyens contactent leurs représentants ou si ce sont les mêmes citoyens qui le font plus souvent! Les recherches d’un groupe mené par Sidney Verba de Harvard sont éloquentes à ce sujet. On y découvre que le nombre de citoyens ayant contacté un élu au niveau national au sujet d’un enjeu social a doublé, passant de 11% (1967) à 22% (1987).3

En analysant l’ordre du jour politique américain et les projets de loi discutés, Jeffrey Berry4 illustre l’importance grandissante des enjeux sociaux sur les enjeux matériels. En 1963, les enjeux sociaux mobilisaient seulement 31,9 % de l’ordre du jour du Congrès contre 45,5 % en 1991. Selon lui, cette augmentation ne peut être uniquement attribuée à l’évolution de la société ou de l’opinion publique. Il l’exprime ainsi : « Citizens groups were the primary political force that pushed these quality-of-life concerns on the agenda of Congress.»…«They skilfully built public support through a variety of tactics and were willing to expend a large share of their resources on agenda building5 ».

Kenneth M. Goldstein6 en tentant d’expliquer le nombre croissant de communications citoyennes constate lui aussi l’importance des groupes d’intérêt. Selon lui, les causes sociales seules ne peuvent susciter l’implication citoyenne. Le citoyen doit être mobilisé et recruté par des leaders politiques. Ces leaders, on les retrouve, entre autres, dans les groupes d’intérêt public.

Les chercheurs Rosenstone et Hansen7 abondent dans le même sens. Ils ne croient pas qu’une quelconque politisation accrue de la société américaine puisse être responsable d’une telle augmentation des communications en provenance des citoyens. Au contraire, si c’était le cas, comment expliquer que pendant cette même période on n’ait pas enregistré une hausse similaire dans le taux de participation aux élections? Ils y voient plutôt un changement de stratégie de mobilisation opéré par les élites politiques. Selon eux, ce qu’on appelle la « participation citoyenne » par le biais d’envois de lettres, de fax ou de manifestations fluctue au gré des décisions stratégiques des politiciens, de leurs partis et des groupes d’intérêt.

En résumé, ces recherches tendent à démontrer les tendances suivantes :

  1. Les groupes d’intérêt connaissent une forte progression. En 2010, on en compte plus de 20 0008.
  2. Les citoyens américains sont plus nombreux à communiquer avec leurs élus et le font plus souvent.
  3. Ce sont les leaders politiques, qu’on retrouve entre autres dans les groupes d’intérêt public, qui mobilisent les citoyens pour qu’ils communiquent avec leurs élus.
  4. Les tactiques des groupes d’intérêt public semblent avoir été particulièrement efficaces pour s’attirer le soutien populaire et influencer l’ordre du jour politique du Congrès.

L’importance de l’influence des groupes d’intérêt public sur la rédaction et l’adoption finale des lois reste encore à prouver. Toutefois, il semble que leurs tactiques de communication et de mobilisation citoyennes aient porté fruit pour influencer l’ordre du jour politique.

 

Références:

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1 « We the People | 5th Edition. » http://www.wwnorton.com/college/polisci/wtp5e/ch/11/review.htm.

2 Kenneth, M. Goldstein. Interest groups, lobbying, and Participation in America. Boston: Cambridge University Press, 1999. p14

3 Verba, Sidney, Henry E Brady, et Kay Lehman Schlozman. « Beyond Ses: A Resource Model of Political Participation. » The American Political Science Review 89, no. 2 (Juin 1995): 271-294.

4 Berry, Jeffrey. 1999. « The Power of Citizen Groups. » dans The New Liberalism. Washington, DC: Brooking Institution Press.

5 Berry, Jeffrey. « The Power of Citizen Groups. » Dans The New Liberalism. Brooking Institution Press. Washington, DC: Brooking Institution Press, 1999. p85

6 Kenneth, M. Goldstein. Interest groups, lobbying and Participation in America. Boston: Cambridge University Press, 1999.

7 Rosenstone, Steven J., et John Mark Hansen. Mobilization, Participation, and Democracy in America. New Topics in Politics Series. New York: Longman Publishing Group, 1993.

8 Source : Annuaire Google http://directory.google.com/Top/Society/Organizations/Advocacy/

Confrontation et originalité : Qui dérange gagne?

De façon générale, les ressources financières, le talent politique et organisationnel des leaders du groupe, la base de membres et la cohérence de leurs actions ainsi que le « timing » politique constituent les facteurs de base influençant le succès des groupes d’intérêt.1

Plusieurs recherches proposent deux autres facteurs de succès qui peuvent surprendre de prime à bord : l’importance de la confrontation et de l’originalité!

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Cet extrait est tiré d’un travail sur les groupes
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Bien que les groupes d’intérêt aient tendance à utiliser des tactiques avec lesquelles ils sont familiers2, des études suggèrent que des tactiques originales ou confrontantes soient plus efficaces. Par exemple, Doug McAdam3 démontra que les tactiques des groupes de droits civils tels que des « sit-ins », mais surtout les fameux « Freedom Riders »4furent efficaces parce qu’elles prirent de court les autorités. De son côté, Holly J. McCammon5 identifia les nombreuses marches organisées par les suffragettes – une nouveauté en 1913! – comme un des facteurs déterminants dans leur victoire. On attribue également le succès des employés de soutien en 1991 contre l’Université Columbia à leur utilisation de moyens de pression à la fois originaux et confrontants. Les manifestations de ces employés dans les endroits huppés de Manhattan où l’université sollicitait les dons de ses diplômés eurent un effet important sur le conseil d’administration. Dans son analyse de 53 tactiques utilisées par des groupes d’intérêt américains en 1990, Gamson6 va encore plus loin en remarquant que lorsque ces derniers font usage d’une certaine violence, leur chance de gain est meilleure.

Il faut toutefois être prudent, car d’autres études montrent aussi clairement le recul subit par des mouvements trop enclins à la violence. Cress et Snow7 ont plutôt observé que des tactiques de confrontation pouvaient s’avérer gagnantes lorsqu’une large portion de la population appuyait une cause, mais que le gouvernement y était hostile ou indifférent. Par contre, ces mêmes tactiques s’avéraient plutôt perdantes quand le gouvernement avait déjà entamé le dialogue, car l’opinion publique n’approuvait plus ces tactiques jugées exagérées.

 

Références:
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1 « interest group (political science) :: Lobbying strategies and tactics — Britannica Online Encyclopedia. » http://www.britannica.com/EBchecked/topic/290136/interest-group/257771/Lobbying-strategies-and-tactics.

2 Tarrow, Sydney. Power in movement : Social Movements, Collectives actions and Politics. Cambridge University Press. New-York: Cambridge University Press, 1998.

3 McAdam, Doug. « Tactical Innovation and the Pace of Insurgency. » American Sociological Review 48, no. 6 (1983): p. 735-754.

4 Les « Freedoms Riders » étaient des activistes qui voyageaient en autobus dans les états du sud dans le but de mettre à l’épreuve un jugement de la Cour suprême interdisant l’application des lois ségrégationnistes aux voyageurs. Source : http://en.wikipedia.org/wiki/Freedom_Rides

5 McCammon, Holly J. « Stirring Up Suffrage Sentiment: The Emergence of the State Woman Suffrage Movements, 1866-1914.. » Dans Social Forces, pp 449-480, 2001.

6 Gamson, William A. The Strategy of Social Protest. Belmont, CA: Wadsworth Publishing, 1990.

7Cress, Daniel M., et David A. Snow. « The Outcomes of Homeless Mobilization: The Influence of Organization, Disruption, Political Mediation, and Framing. » The American Journal of Sociology 105, no. 4 (2000): pp. 1063-1104.

Internet en 4 erreurs

Parce qu’il leur fait souvent ombrage, qu’il menace leur revenu et parce qu’il permet des usages parfois semblables à ceux des médias de masse, Internet est souvent compris comme un média. Erreur #1.

Parce qu’il permet le transport de la voix comme le fait le téléphone, que le courriel remplace de plus en plus le courrier, que la pièce jointe a pratiquement éliminé l’utilité du fax et que les vidéoconférences se font désormais sur le web, Internet est souvent compris comme un outil de télécommunications. Erreur #2.

Parce qu’il permet d’acheter des livres en ligne et d’y faire son épicerie, que n’importe quel citoyen peut négocier des actions en bourse depuis son salon et que la plupart de nos comptes peuvent être payés en ligne, Internet est souvent compris comme un outil de transactions. Erreur #3.

Parce qu’il permet le partage de nos agendas, que des collaborateurs peuvent participer à la rédaction de rapports à distance, que des scientifiques peuvent partager leurs bases de données et que des amis peuvent planifier une fête sur les réseaux sociaux, Internet est souvent compris comme un outil de télé-collaboration. Erreur #4.

Bien qu’il soit à la fois média, outil de télécommunication, outil transactionnel et de télé-collaboration, Internet ne peut être réduit à l’une de ces définitions. Qu’est-il vraiment alors?

Le réseau qui avait une architecture ouverte

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La découverte de l’électricité mena à celle de l’électromagnétisme et à l’invention du télégraphe. Plus tard, on découvrit qu’il était possible de transformer une source sonore ou lumineuse en ondes radioélectriques analogues. Le transport de ces signaux analogiques par câble ou par ondes hertziennes devint la base de nos moyens de communication électronique. Le téléphone, le CB (Citizen Band), le fax, la radio et la télévision sont issus de ces découvertes.

Les avancées de l’informatique permirent de faire subir une deuxième transformation aux signaux en les convertissant d’une forme analogique à une forme numérique1. C’est au transport de ces données numériques qu’il faut associer Internet et non aux outils qui sont et seront développés par la suite. Internet est au courriel, au web ou à la voix par IP2 ce qu’a été le transport de signaux analogiques pour le téléphone, la radio et la télévision : une nouvelle façon de communiquer entre humains marquant le début d’une série d’innovations.

Si Internet n’était qu’un simple réseau de transport de données numériques, il est peu probable qu’il aurait suscité autant d’attention. En effet, d’autres réseaux transportent des données numériques. C’est le cas de la télévision par câble ou par satellite et aussi de la radio. Bien qu’ils aient apporté quelques nouveautés comme l’enregistrement d’émissions sur terminal numérique plutôt que sur VHS ou le visionnement de films sur demande, ces innovations représentent tout au plus une évolution des systèmes de communication et non une révolution.

La popularité d’Internet qu’on surnomme le réseau des réseaux a deux sources. La première est un préalable qui nous semble évident: la miniaturisation et la baisse des coûts des ordinateurs personnels (PC). En effet, jusqu’à l’arrivée du PC dans les maisons, Internet dormait dans les laboratoires universitaires. Les premiers systèmes de messageries électroniques furent inventés en 1965 et le courriel tel qu’on le connaît avec son « @ » si distinctif fut conçu dès 1972. Le protocole TCP/IP, la base d’Internet, fut quant à lui mis sur pied en 1974. Ce n’est que deux décennies plus tard, lorsque les réseaux universitaires s’interconnectèrent et s’ouvrirent sur des réseaux commerciaux et que le PC bon marché fit son entrée rapide dans les maisons que le potentiel d’Internet fut révélé au grand public3.

C’est donc une condition externe, l’arrivée massive du PC dans les maisons, qui a lancé Internet dans l’arène publique. Son évolution rapide et le niveau d’innovation phénoménale qu’on y retrouve sont toutefois dus à une deuxième variable : son architecture ouverte.

Loin de n’être qu’une simple considération technique, l’architecture ouverte d’Internet présente un intérêt majeur pour les sciences sociales et économiques. Ce réseau repose sur des fondations faisant partie du bien public. Ses protocoles de communication les plus importants, tels que le TCP/IP (base du net), le UDP(transfert de paquets), le HTTP (web), le SMTP (courriel) et le FTP (transfert de fichiers) sont tous libres de droits d’auteur. Très peu de pays imposent des réglementations limitant leur usage ou exigeant une licence d’exploitation comme pour la radio ou la télévision.

Lawrence Lessig, professeur de droit à l’Université Stanford décrit ainsi la singularité de ce nouveau réseau au pays de la propriété privée et du capitalisme:

« …its success grew out of notions that seem far from the modern American ideals of property and the market. Americans are captivated by the idea that the world is best managed « when divided among private owners » and when the market perfectly regulates those divided resources. But the Internet took off precisely because core resources were not « divided among private owners. » Instead, the core resources of the Internet were left in a « commons. » It was this commons that engendered the extraordinary innovation that the Internet has seen. »4

L’impact de cette architecture ouverte pour la société civile et les groupes d’intérêt public est énorme, car elle a permis une panoplie de services gratuits et ouverts. Considérons quelques exemples. Que serait le courriel si son utilisation ne reposait pas sur des protocoles libres de droits? Premièrement, des logiciels de courriel tels qu’Outlook Express, Hotmail, Gmail, Thunderbird ou Mail devraient obtenir et payer des droits d’utilisation pour cette technologie, lesquels seraient ensuite refiler au consommateur. L’envoi de courriels pourrait aussi être facturable, comme ce fut le cas pour le télégraphe et les appels interurbains, et seuls des organismes fortunés pourraient se permettre des envois massifs à des listes de diffusion de plusieurs milliers d’internautes. Fiction? Pas du tout. Pour s’en convaincre, on n’a qu’à penser à la messagerie SMS (texto) développée pour les réseaux privés des fournisseurs de services cellulaires. Chaque SMS envoyé est soit facturé à la pièce ou dans un forfait. Des groupes d’intérêt moins fortunés pourraient-ils s’offrir un site web s’ils devaient payer des redevances à l’inventeur du « World Wide Web »5? Comment de jeunes étudiants auraient-ils pu développer les Twitter, Yahoo, Google ou Facebook s’il leur avait fallu débourser des milliers pour avoir accès au code source des protocoles sur lesquels repose Internet?

On prend aujourd’hui pour acquis que n’importe quel groupe de citoyens peut avoir accès à une multitude de services gratuits sur Internet pour organiser ses activités, communiquer avec ses membres, s’informer sur divers sujets reliés à sa cause ou organiser une manifestation, mais si Internet avait connu un modèle de développement semblable aux médias de masse, il est fort probable qu’on aurait assisté à une guerre de standards et de format incompatibles entre eux et potentiellement à la victoire d’un monopole ou d’un oligopole formé d’un nombre restreint d’entreprises contrôlant le réseau, le développement des technologies, l’accès au contenu ainsi que sa facturation. Pour protéger l’intérêt public, l’état américain aurait dû réglementer comme il l’a fait pour la radio et la télévision. Des tentatives pour garder des abonnés captifs6 ou utiliser une position de leader pour fermer l’accès à la concurrence7 ont toutefois été tentées, mais jusqu’à maintenant Internet est demeuré un réseau neutre et ouvert.

En 15 ans, Internet est passé d’une curiosité utilisée par des ados boutonneux et des universitaires à un réseau grand public. Selon l’UIT, une institution spécialisée des Nations Unies pour les technologies de l’information et de la communication, le taux de pénétration d’Internet serait de 77,3 % aux É.-U. Les Américains y passent en moyenne 15 heures par semaine. Forrester observe que de 2004 à 2009, le temps passé sur Internet a augmenté de 117 %. Cette augmentation s’est faite au détriment des journaux (-17 %), de la radio (-18 %) et des magazines (-6 %). Le seul média n’ayant pas été touché est la télévision (0 %)8.

 

Références
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1 Ironiquement, le télégraphe et le code Morse sont considérés comme les premières communications « numériques » du fait qu’ils interprétaient le langage en le codifiant plutôt que par analogie comme les ondes radioélectriques du téléphone.

2 Système téléphonique utilisant Internet. En anglais : VOIP (Voice Over Internet Protocol )

3 « Internet – Wikipedia, the free encyclopedia. » http://en.wikipedia.org/wiki/Internet#History.

4 Lessig, Lawrence. « The Internet Under Siege. » Foreign Policy (Décembre 2001): 56-65.

5 Tim-Berners Lee, l’inventeur du web, rendit son invention gratuite et libre de droits. Le consortium chargé de fixer les standards du web s’assure que toutes les nouvelles technologies introduites soient également libres de droits. http://www.w3.org/Consortium/Patent-Policy-20040205

6 AOL est reconnu pour ses pratiques visant à garder ses utilisateurs captifs de ses services et logiciels,notamment, à la fin des années 90 en utilisant sa position de leader en messagerie instantanée (IM et ICQ) pour empêcher ses utilisateurs de communiquer avec le monde extérieur. « 20 Years of AOL Annoyances and Foul-Ups – PCWorld. » http://www.pcworld.com/article/163935-2/20_years_of_aol_annoyances_and_foulups.html.

7 Netscape et Internet Explorer ont tour à tour utilisé la popularité de leur fureteur pour s’éloigner des standards du web et amené sur le marché des technologies propriétaires incompatibles avec les autres fureteurs.

8 « Google I/O: The Web Is Killing Radio, Newspapers, Magazines, And TV. » http://techcrunch.com/2010/05/19/google-web-growth/.

Du grassroot au netroot ?

Qu’il s’agisse des journaux, de la radio, de la télévision, du courrier ou du fax, les technologies de l’information ont de tout temps été intégrées aux tactiques des groupes d’intérêt. L’émergence de l’activisme politique sur Internet a également entraîné d’importantes innovations au plan des tactiques.

De plus, le monde de la politique semble être fertile en matière de diffusion de l’innovation. D’une part, les campagnes attirent un grand nombre de jeunes scolarisés ayant de larges réseaux sociaux et étant prêts à investir de longues heures pour une cause. Les avancées technologiques rapides dans le domaine des télécommunications créent également un impératif pour ces derniers de se tenir à la fine pointe des nouveaux moyens de mobilisation et de communication. Ajoutons à cela une forte mobilité entre les organisations de mêmes familles idéologiques et on obtient un terrain fertile à l’innovation et au partage de tactiques.1

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Cet extrait est tiré d’un travail sur les groupes
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L’un des types de tactiques innovantes des dernières années est ce qu’on appelle le « netroot ». Le « netroot » est l’application en ligne de principes du « grassroot », c’est-à-dire une mobilisation de la base militante d’un mouvement. En 1998, lorsque Wes Boyd et sa femme Joan Blakes en eurent assez des attaques républicaines réclamant la tête de Clinton (impeachment), ils fondèrent le site « MoveOn.org ». Ce site, dont la gestion est faite depuis leur domicile en Californie, regroupe aujourd’hui plus de 3 millions d’Américains libéraux. Ces derniers prirent d’abord position en faveur de Clinton, mais ensuite poursuivirent d’autres objectifs comme de faire pression sur les candidats démocrates afin qu’ils prennent position contre la guerre en Irak. À l’aide de ce site, « MoveOn » informe, prend position et suscite la mobilisation de ses membres. Par exemple, il stimule la créativité des membres en organisant des concours de messages politiques vidéo, les diffuse sur le web et recueille des fonds pour les diffuser sur les réseaux de télévision. Contrairement à ce qu’on pourrait penser, les membres de « MoveOn » ne sont pas que des individus dans la vingtaine habitant les châteaux forts libéraux des milieux urbains de la côte est et ouest. Plusieurs de leurs membres sont dans la quarantaine et la cinquantaine et proviennent de la banlieue et de milieux ruraux du Midwest! Avec « MoveOn », ils retrouvent des gens partageant des idées libérales avec qui il est parfois plus facile d’échanger qu’avec les citoyens de leur localité.2

Andrew Chadwick, professeur de politique à l’Université de Londres et co-directeur du « New Political Communication Unit » au département de politique et de relations internationales du Royal Holloway, résume ainsi l’impact que ce groupe a pu avoir dans l’arène politique :

« By the time of the close of the 2006 elections, it was also clear that the netroots movement MoveOn, by campaigning in support of several successful Senate and House candidates, had exerted influence on the Democratic takeover of Congress. Soon after the election, MoveOn’s website displayed a table of statistics for the pivotal districts, including margin of victory, financial contributions, and number of phone calls to voters. It mobilized volunteers to make seven million calls and host 7,500 house parties.»3

Références
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1 Malbin, Michael J, Clyde Wilcox, Mark J. Rozell, et Richard Skinner. New Interest Group Strategies -A Preview of Post McCain-Feingold Politics? Washington, DC: The Campaign Finance Institute, 2002. p12

2 Welch, Susan, John Gruhl, John Comer, et Susan M. Rigdon. Understanding American Government. Florence, KY: Cengage Learning, 2009. p158

3 Chadwick, Andrew, et Philip N. Howard. Routledge Handbook of Internet Politics. Routledge International Handbooks. New-York, NY: Routledge, 2009. p60

Rave =) FlashMob =) SmartMob

Avant qu’ils ne deviennent des fêtes organisées, profitables, légales et commanditées par des marques de boissons énergisantes, les premiers raves se réclamaient d’un mouvement remettant en question les principes de propriétés privées et l’utilisation des espaces publics. Leur organisation souterraine par distribution de tracts fut rapidement comprise par les autorités qui tentèrent d’y mettre fin. Les moyens utilisés par les organisateurs de raves se raffinant, la police en vint à demander des lois visant à interdire les raves et à rendre passibles de poursuites judiciaires les organisateurs. Ce fut fait dans certains pays comme en G.-B. et aux É.-U..1 Cette loi antirave fut plus tard utilisée pour limiter le droit de protester durant la bataille de Seattle contre la réunion de l’OMC en 1999.2

 

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Les tactiques des « ravers » utilisant de nouveaux moyens de mobilisation underground furent par la suite utilisées par des groupes d’artistes qui les transformèrent en FlashMob : des mobilisations éphémères dans des lieux publics à des fins artistiques ou ludiques.3

Des FlashMob émergèrent les SmartMob, des mobilisations rapides dans un but politique.4 Un SmartMob se coordonne en utilisant des réseaux sociaux et des appareils mobiles. La force du SmartMob réside dans son élément de surprise. Contrairement à des mobilisations de plus grande ampleur, les autorités ne sont pas prévenues et la durée de l’opération permet rarement à ces dernières de réagir. Ce concept de mobilisation novateur fut souligné par le New-Yort Times dans son numéro « Year in Ideas ».5

Exemple d’un SmartMob

Durant l’été 2010, un don de 150,000 $ de l’entreprise de commerce au détail « Target » à un candidat républicain du Minnesota reconnu pour ses positions hostiles aux droits des gais et lesbiennes irrita une partie de la population de cet état.6

Le groupe s’organisa à l’aide du site MoveOn, fit circuler une pétition contre « Target » et organisa un SmartMob dans un de ses magasins. Comme on peut le voir dans le vidéo publié sur Youtube (http://www.youtube.com/watch?v=9FhMMmqzbD8) les manifestants sont entrés à tour de rôle comme de simples clients et se sont mis à se promener individuellement dans les rayons. Au moment choisi, près des caisses enregistreuses, une femme entama une chanson critiquant le financement de « Target ». Dès la fin du premier couplet, une douzaine de « faux clients » se joignirent à elle pendant que la fanfare improvisée faisait son entrée dans le magasin. Le tout dure moins de 5 minutes.

Et après? Une manifestation improvisée de 5 minutes peut-elle vraiment avoir un quelconque impact si aucun journaliste et aucune caméra ne s’y trouvent pour témoigner de l’événement? On a vu plus tôt comment le partage et la sélection de nouvelles sont devenus déterminants dans la consultation des actualités. Dans ce nouveau modèle, l’impact des médias traditionnels est encore important, mais il n’est pas essentiel comme auparavant pour avoir un impact médiatique.

Le vidéo du SmartMob qui compte aujourd’hui plus de 1,3 million de spectateurs reçut suffisamment d’attention pour être mentionné dans quelques journaux en ligne et hors-ligne et obligea l’entreprise à s’expliquer publiquement. Pas mal pour une action de 5 minutes menée par une douzaine de personnes!

1Mitchell, D. 2003. The right to the city. New York, NY: The Guildford Press.

2Mitchell, Don. The Right to the City: Social Justice and the Fight for Public Space. New-York: The Guilford Press, 2003. p93

3Id. p94

4« Social Media Guide for Flash Mobs | Case Foundation. » http://www.casefoundation.org/blog/learn-lingo-f-flash-mobs-mobilizing-your-mob.

5Thompson, Clive. « The Year in Ideas: Smart Mobs. » New York Times, Décembre 15, 2002, New York Times edition.

6Linkins, Jason. « Tom Emmer, Anti-Gay Pol, Gets Donations From Target, Stirring Up Controversy. » Huffington Post, 28 août, 2010. http://www.huffingtonpost.com/2010/07/28/tom-emmer-anti-gay-pol-ge_n_662535.html.

Médias sociaux et démocratie représentative

Voici un résumé d’une publication fort tripative ayant pour titre « Les médias sociaux – Utilisations politiques et conséquences pour la démocratie représentative » par Amanda Clarke de la Division de la réference et de l’analyse stratégique au gouvernement fédéral. Merci à Stéphane « Dr.Pepper » Larouche pour la référence.

Elle nous propose un tour d’horizon des initiatives entreprises au Canada, aux États-Unis et en Angleterre afin d’utiliser les médias sociaux pour rapprocher politiciens et citoyens.

Au-delà de l’utilisation des médias sociaux durant une campagne électorale, on y apprend comment les gouvernements et leurs ministères développent des campagnes d’informations et de consultations publiques, avec ou sans le support des médias traditionnels.

Ils tentent ainsi de créer des relations à long terme avec le citoyen. Ce type d’initiative pourrait améliorer l’implication citoyenne et éventuellement faire baisser le niveau de cynisme envers la chose politique.

Avantages de l’utilisation des médias sociaux:

  • favorisent le pluralisme dans le débat politique

  • perte du monopole de l’information par les grands médias

  • rendent public des enjeux ignorés pas les grands médias

 

Bémols

  • les organisations ayant des connaissances en marketing web et en analyse de trafic influencent les résultats de recherche à leur avantage

  • malgré l’arrivée de ces nouveaux outils de communication le taux de participation aux élections ne s’améliore pas

  • Au fédéral en 2008, malgré une tendance à la hausse dans l’utilisation des médias sociaux les médias traditionnels étaient de loin la source d’information privilégiée

 

Un outil d’influence pour les militants

D’autre part, ces nouveaux outils permettraient une forme peu coûteuse de lobbying de la part de groupes sociaux qui n’ont pas les moyens de se payer des lobbyistes professionnels. Ces outils facilitent le recrutement, le financement et la diffusion d’informations.

Se préparer pour demain

Il ne s’agit pas tant de comparer médias sociaux et traditionnels ou d’en choisir un par rapport à l’autre, mais plutôt de comprendre comment le paysage médiatique est en train de changer. Demain, sera très différent. En 2009, 52% des jeunes Canadiens, peu enclins à voter ou à rejoindre des partis politiques et passablement décrochés des médias traditionnels, avaient créé ou rejoint un groupe Facebook pour défendre une cause. 47 % d’entre eux prenaient part à des débats en ligne et 39 % avaient relayé des courriels à des amis concernant une cause sociale.

Au Royaume-Uni, les jeunes sont plus susceptibles de s’informer que les moins jeunes sur des enjeux politiques. Toutefois, on y apprend qu’ils sont aussi plusieurs à ne pas apprécier que des partis politiques viennent s’immiscer dans leur vie privée. Tout est dans la manière…

Des risques possibles

Les absents ont toujours tort. C’est aussi vrai dans les médias sociaux. Au Royaume-Uni, on apprend que des blogueurs ont créé de faux blogues de députés dans le but de forcer ces derniers à créer leurs propres blogues! Plus amusant qu’autre chose, mais force est d’admettre que lorsque la diffusion d’un contenu devient virale son impact, positif ou négatif, est redoutable. Certains candidats ont même dû renoncer à leur investiture suite à des révélations circulant sur YouTube.

Conclusion et possibilités de « lobbying synthétique »

L’auteure se questionne sur les possibilités de « lobbying synthétique » . « Certains craignent que des campagnes bien conçues et bien exécutées menées sur des médias sociaux par des groupes d’intérêt spécial dominent les échanges en ligne avec des personnalités et des institutions politiques au point que des décideurs soient induits en erreur quant à la mesure dans laquelle les idées formulées dans ces campagnes sont représentatives d’un large auditoire ». Humm. Ça me donne des idées! Envie d’en discuter?

ressources:

 

Sondage : les Québécois et les Canadiens ne voient pas l’avenir avec les mêmes lunettes

Monstre du Lac MeechUn sondage, paru ce matin dans le Devoir, nous révèle que, 20 ans après l’échec de Meech, le Québec et le ROC forment 2 grandes solitudes. Mais encore me direz-vous? Est-ce vraiment une nouvelle?

Il reste quand même que les élites fédéralistes, M. Charest en tête, tentent de minimiser cette « distance » qui sépare ces 2 peuples qui n’ont jamais choisi de vivre ensemble. Le splendide effort de propagande canadienne déployé durant les fêtes du 400ème de Québec en était un bon exemple. Nos médias fédéralistes, eux, préfèrent rappeler à quel point la souveraineté n’a plus la côte.

On nous rappelle rarement à quel point le Canada est un cul de sac pour le Québec. Dans ce sens, ce sondage a la très grande utilité de rappeler tout le monde à l’ordre en leur disant que, « by the way », rien n’est réglé en ce qui a trait à la place du Québec dans le Canada.

Pour preuve :

83% des Canadiens sont contre la reconnaissance du Québec comme nation dans la constitution. On savait que venant de Harper c’était de la frime, mais de se le faire dire par 83% des Canadiens… ça le mérite d’être clair.

69% sont contre l’octroi de pouvoir supplémentaires au Québec afin qu’il protège sa langue et sa culture. Une chance qu’on ne leur a pas demandé « pour ou contre la loi 101 ».

84% des Canadiens sont contre l’idée de donner plus de pouvoir au Québec sur son territoire. Comme position de négociations, ça donne autant de marge de manœuvre qu’un compte complet en neuvième manche.

70% croit que le Québec n’a pas le droit de se séparer, 38% des Québécois le croit aussi! Sans vouloir être pédant, là franchement, un petit cours de politique 101 s’impose.

89% des Canadiens croient qu’il revient à Ottawa de fixer la majorité requise lors d’un référendum. C’est Stéphane Dion qui doit être vraiment content.

87% sont d’avis que c’est Ottawa qui devrait avoir le droit de formuler la question. J’imagine le genre de question : Désirez-vous quittez le plus beau pays du monde, afin de vous endetter davantage et de ne plus avoir le droit d’appeler votre équipe de hockey « les Canadiens »?

Mais la statistique la plus alarmante selon moi est celle-ci

78% des Québécois croient que le fédéralisme est réformable. Increvables ces Gaulois…

 

Hacker l’éducation!

À partir d’un courriel envoyé par l’INM sur son offre de cours d’université d’été, je suis tombé sur un cours (Parcours Citoyens engagés ; Médias sociaux) donné par un prof très intéressant, Christine Renaud, qui produit un podcast sur l’éducation à l’heure des médias sociaux.

Extrait de leur site: « l’éducation telle qu’on la conçoit depuis des siècles est en révolution. Sur la toile, les gens se la réapproprient en partageant des connaissances sur les wikis et Twitter, en lisant leurs blogueurs favoris et en téléchargeant des vidéos mettant en vedette les plus grands spécialistes de la planète.« 

Écoutez le podcast

Y-a-t-il un twit dans l’assemblée?

Les députés, les nôtres et ceux de partout dans le monde, semble adopter Twitter à une vitesse  impressionante.

L’apprentissage ne se fait pas sans erreur et certains députés paient leur liberté de « twitter » un peu cher. C’est le cas de ce député de l’UMP à qui on a fermé la porte d’un huit clos suite à certaines informations qui seraient sorties grâce à ce dernier lors d’un huit clos précédent.

Plus près de nous, des événements semblables remettent en question l’utilisation de Twitter mais aussi de ce qui est convenable de partager sur les plateformes de micro-bloggage quand on est député.

Tout ça mets de la pression sur le contrôle que tentent d’exercer les partis sur l’information. Se dira-t-il de moins en moins de choses en caucus de peur qu’un « twit » soit dans l’assemblée?

Joomla et le SEO

Voici une ressource à consulter régulièrement pour quiconque travaille avec le CMS de Joomla. Vous y apprendrez la base d’un bon SEO grâce à l’excellent livre qu’il offre gratuitement!

Source : http://www.pathos-seo.com/

Les souverainistes peuvent-ils mieux médiatiser leur message ?

Le mur : les médias de masse

Les mouvements de convergence amorcés à la fin du 20e siècle ont laissé sur le territoire québécois deux grands groupes de médias privés et un grand diffuseur public. Pour diverses raisons, ces médias ne semblent pas desservir la cause souverainiste avec autant de ferveur que le statu quo ou le fédéralisme renouvelé1.

parts de marche des medias quebecoisOrphelin d’appuis fermes du côté des médias privés et n’ayant pas à sa disposition un diffuseur public de l’envergure de Radio-Canada, le mouvement souverainiste se retrouve quelquefois en perte de contrôle du débat public face au camp fédéraliste2.

« Quand la plupart de ces décideurs ont le même point de vue sur une question politique fondamentale, la propagande envahit tout. Et on ne peut rien y faire. »

Jacques Parizeau, Pour un Québec Souverain, 1997

 

 

 

« Son intervention dans notre débat est massive, les budgets illimités, les scrupules inexistants. », Jacques Parizeau, 1995. (sur la stratégie du gouvernement fédéral)

 

  • En 2009, TVA (Québécor) détenait 31,3 % des parts de marché, Radio-Canada et RDI 19,7 %, cyberpresse.ca
  • En 2008, Internet représente la principale source d’information sur les actualités pour 13,3% des adultes québécois et en 2009 plus de sept adultes québécois sur dix (73,7 %) utilisaient Internet régulièrement. NETendances, Cefrio
  • La Presse a un tirage de 203 500 exemplaires en semaine, La presse quotidienne, Centre d’études sur les médias, Université Laval
  • Les données ont été recueillies du 25 au 28 novembre 2009 en se basant sur une liste de circonscriptions élues (http://pq.org/les-deputes/sur-toile/ ) et par la recherche de mots clés pour les circonscriptions sans élus.
  • Selon une des organisations les plus réputées en référencement web, les liens provenant des autres sites web représentent l’un des 5 facteurs déterminants dans la position obtenue dans les moteurs de recherche. Seomoz.org
  • La liberté d’un peuple est loin d’être une idée dépassée!, Les IPSO, octobre 2009

 

7 points à considérer pour un site politique

Voici un billet intéressant du site Marketing politique. Il pose la question: Comment devrait être conçu le site web idéal pour un politicien afin de rejoindre l’ensemble de ses électeurs présents sur le web? Bonne question!

Source: http://www.marketingpolitique.ca/2009/10/7-points-a-considerer-pour-un-site-politique/

Les dangers du « buzz » en politique 2.0

Plusieurs blogueurs ont relevé le manque d’intérêt (ou de compétences) chez les partis politiques quand vient le temps d’utiliser les nouvelles technologies de l’information.

Les joyeux lurons de l’Action discrète ont imaginé la journée d’un ministre qui n’écouterait que ses stratèges 2.0 à la recherche du « buzz  » continuel. C’est drôle, mais ça donne à réfléchir…

 

 

Une coalition pour l’histoire

J’ai longtemps pesté contre l’enseignement de l’histoire que j’ai reçu au secondaire. Il m’a fallu complété avec des cours optionnels au Cégep et à l’université pour avoir un semblant de connaissance historique. Alors, quand je vois une nouvelle concernant une coalition demandant qu’on révise l’enseignement de l’histoire, je ne peux que vous inviter à les supporter et à signer leur pétition.

Voici leur communiqué:

La coalition demande une révision en profondeur des contenus de programme en histoire

Coalition HistoireLa Coalition a procédé au lancement de sa pétition et au dévoilement de son site Internet au siège social de la SSJB de la Mauricie le 2 décembre 2009 à Trois-Rivières. À cette occasion, Yves St-Pierre, président de la Société-Saint-Jean-Baptiste de la Mauricie, a demandé à la ministre de l’Éducation « une révision en profondeur du contenu des programmes d’histoire ». Selon lui, « le contenu actuel vise à faire la promotion du multiculturalisme au détriment de l’histoire du Québec. Il faut savoir d’où l’on vient pour comprendre où l’on va ! »

Laurent Lamontagne, président de la Société des professeurs d’histoire du Québec a expliqué « qu’un redressement est urgent et propose des améliorations pour tous les niveaux d’enseignement, notamment que les élèves de la 3e année à la 5e année du primaire reçoivent 100 heures prescrites d’enseignement de l’histoire et que tous les finissants du niveau collégial soient en mesure de reconnaître les fondements historiques du Québec contemporain. »

Robert Comeau, directeur du Bulletin d’histoire politique, Josianne Lavallée, de la Société historique de Montréal et Mario Beaulieu, de la SSJB de Montréal ont plaidé pour que soit créée une 5ième section à l’Institut national de recherche scientifique (INRS) consacrée à l’histoire politique, et que la politique d’évaluation du Ministère soit révisée afin que les enseignants du primaire et du secondaire puissent évaluer les connaissances acquises de leurs élèves de façon spécifique, au même titre que les compétences.

Comment minimiser l’importance d’un rassemblement souverainiste

Contre_Invalidation_10416 novembre 2009, un rassemblement contre l’invalidation de la Loi 104 a lieu au Musée Juste pour rire. La salle est comble, les balcons débordent, personne n’est encore allé au micro, mais c’est déjà un succès : la famille souverainiste élargie est là presque au complet. On aura droit à quelques excellents discours et en bonus une prestation de Daniel Boucher. Belle soirée, merci aux organisateurs.

Par contre, comme opération de relation publique, ça aurait pu être mieux. « On se mobilise pour que le gouvernement Charest bouge rapidement », nous informe Mario Beaulieu. La première étape d’une mobilisation est l’information. Une fois informée, l’opinion publique, favorable ou pas, déterminera le niveau de pression mise sur le gouvernement. Si la pression est assez forte, le gouvernement peut bouger dans le sens de l’opinion publique. On l’a vu dans le cas du Suroit et du Mont-Orford. Alors, a-t-on fait le maximum pour informer le grand public et le mobiliser contre ce jugement ? Loin de là.

On dit que plusieurs des grands médias sont fédéralistes et que, par conséquent, ils auraient tendance à minimiser l’importance des évènements organisés par des souverainistes. Possible, mais comme Le Devoir n’est pas prêt d’acheter Gesca et que l’unité canadienne est toujours l’un des mandats de Radio-Canada, il va falloir apprendre à faire avec et à mobiliser l’opinion publique autrement. C’est une chance : cet « autrement » existe. Il s’appelle l’Internet. Combiné avec des actions de terrains, ils s’avèrent être un outil de mobilisation très puissant. Les groupes souverainistes s’en ont-ils servis pour cette campagne contre l’invalidation de la Loi 104 ? Allons voir.

Qu’obtenait un internaute le lendemain de l’évènement s’il tapait les mots clés « loi 104 » sur Google ? L’informe-t-on que cet évènement a eu lieu ? Est-ce que parmi les premiers résultats on le dirige vers un des sites de la coalition afin de mieux l’informer et de le mobiliser ? Pas du tout. Dans la première page de résultats, la seule mention dans l’actualité relatant la tenue de cet évènement provient de La Presse Canadienne ! S’il faut compter sur La Presse Canadienne pour nous aider à mobiliser le Québec pour la sauvegarde du français, on est mal parti !

Pire, toujours dans la première page de résultats, Google ne trouve aucun des organismes ayant participer au rassemblement. Surpris, j’entreprends de visiter chacun des sites web de ces organismes. Croyez-le ou non, de la douzaine d’organismes venus nous expliquer combien l’heure est grave pour le français, seulement 2 ont cru bon de parler de l’évènement sur leur site web le lendemain ! Comme tous les autres n’ont même pas jugé bon de faire des liens vers les deux seuls sites ayant écrit à ce sujet, ils sont tous passés incognito aux yeux de Google. Ils ont été également ignorés par Google parce que plus de la moitié n’annonçaient même pas la tenue de l’événement. Comment peut-on prétendre mobiliser si on fait le silence sur nos propres activités ?

Le web est rempli d’histoires d’activistes qui ont su utiliser les nouveaux médias pour mobiliser la population et faire avancer leur cause. Pourquoi l’une de ses histoires ne concernerait-elle pas les souverainistes du Québec ?

Petite histoire d’une manif qui a fait le tour du monde

Une synergie intéressante entre le monde virtuel de l’internet et celui de l’action directe dans la rue s’est dessinée suite à la manifestation contre la venue du prince Charles à Montréal. À cause de cette manifestation le RRQ, initiateur de l’évènement, vient de connaître ce qu’on pourrait appeler un « cycle de croissance ». Il est d’intérêt d’observer d’un peu plus près comment tous les éléments responsables de cette croissance se sont mis en place. Voici l’histoire (ou du moins une partie!) de la manif qui empêcha le prince Charles d’entrer par la porte d’en avant…

Un courriel pour sonner la charge
Fort d’une liste de diffusion pouvant joindre des milliers de personnes, Patrick Bourgeois, à la tête du RRQ, annonce dans un courriel la position de l’organisation face à la visite du prince Charles. Un deuxième courriel suivra quelques jours après pour annoncer le lieu, la date et l’heure de la manifestation.

Les sites web pour diffuser le message
Le contenu du courriel est d’abord publié sur les sites web près de l’organisation du journal Le Québécois. La participation de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal (SSJBM) et du Mouvement souverainiste du Québec (MSQ) améliore la visibilité de l’action. Des sites web générant de bons volumes de trafic comme Amériquébec, Louis Préfontaine.com et Vigile viendront ensuite appuyer l’effort de communication de la coalition. Quelques blogueurs politiques permettront aussi de faire connaître l’initiative.

Les réseaux sociaux pour s’organiser
Les membres du RRQ, très présents sur Facebook, forment le groupe « Contre la visite du prince Charles au Québec ». Ils iront chercher plus de 500 membres. Ce réseau permit de communiquer les détails de la manifestation et de bien mobiliser ceux qui étaient susceptibles d’y participer.

La manifestation pour alerter le grand public
Tout ce qui précède ne serait qu’une longue suite de 0 et de 1 si cette communication ne menait pas à une action. L’enjeu du nombre de manifestants est important. Une manifestation attirant peu de gens méritera l’attention de peu de médias, comme ce fut le cas pour la dernière manifestation devant les bureaux de Brent Tyler. Heureusement, le nombre sera suffisant pour attirer les médias et RDI décide d’aller en direct avec cette nouvelle. L’objectif de la manifestation est atteint, l’entrée du prince dans la caserne du régiment des « Black Watch » est compromise. La nouvelle fera le tour du monde ou presque.

Les médias de masse relaient le message
Avant la manif, l’information circule surtout sur Internet. Elle a rejoint quelques milliers de personnes, mais n’est toujours pas devenue une manchette de l’actualité. Par contre, dès le début de la manif, en utilisant un outil de recherche en temps réel comme Collecta, on constate que la nouvelle est reprise par plusieurs médias de masse. D’abord les médias locaux, LCN et Métro Montréal, puis ça s’étend rapidement en quelques heures. Le Windsor Star et le Toronto Sun précèderont une vingtaine de médias du monde entier tels Paris Match ou « The Guardian ». Pour la petite histoire, il est intéressant de noter un phénomène de téléphone arabe dans la couverture de cette nouvelle. En effet, la presse anglophone a largement choisi de mettre en titre le tir d’œuf d’un protestant à un soldat. Pourtant, le « World news Australia » informait ces lecteurs que des œufs avaient été tirés sur le prince lui-même ! (Protesters fire eggs at Prince Charles)

Malgré une couverture de presse impressionnante, on note qu’aucun média américain ne s’est emparé de la nouvelle. Il serait intéressant d’investiguer pour comprendre ce manque d’intérêt.

L’impact des médias de masse sur la Toile
Ils ont beau être en crise, les médias de masse ont encore un pouvoir de diffusion énorme. Bien qu’aucun de ceux-ci n’ait mentionné l’adresse du site web du RRQ ou fait un lien hypertexte vers celui-ci, les visites sur le site du RRQ explosent. Le jour de la manif le site du RRQ voit son nombre de visiteurs augmenter de 400% et le lendemain de 500%. D’où vient tout ce trafic ? Il est généré à 50 % par un seul moteur de recherche: Google. Ils seront des centaines de curieux à taper « RRQ » dans ce moteur de recherche pour trouver le site après en avoir entendu parler dans un média de masse.

Le nombre de membres augmente
Le nombre de personnes exposées au RRQ augmente radicalement dans les jours suivants la manif. Le site publie en page d’accueil la longue liste de médias ayant couvert l’évènement témoignant du succès de son opération. Des internautes souligneront d’ailleurs quelques oublis et aideront à compléter la revue de presse. Ce n’est donc surement pas par hasard que plusieurs sont venus grossir les rangs de l’organisation durant cette semaine de forte visibilité médiatique. Le nombre de sympathisants inscrits sur le site augmenta de 20 %. En faisant ainsi le plein de nouveaux membres, l’organisme construit le succès de ses mobilisations futures.

Un coup de pouce au financement
Depuis le début d’octobre, l’organisme a mis en ligne une nouvelle boutique électronique. On peut s’abonner au journal du Québécois, acheter des livres, des t-shirts et autres accessoires. Ses ventes sont encore modestes, mais la manifestation a permis de les doubler.

Conclusion
On observe un cycle de croissance d’un organisme militant basé sur une action de terrain ayant eu des retombées dans les médias. Ce court cycle n’est pas garant d’une croissance à long terme, mais témoigne néanmoins d’une synergie nouvelle dans le monde du militantisme utilisant Internet comme lieu pour s’organiser et la rue comme lieu pour alerter l’opinion publique.

Comme on peut le voir, le succès de chacune des étapes donne de la valeur et de la force à l’étape suivante. Par exemple, plus le nombre de personnes rejoint par des réseaux sociaux tels Facebook est élevé, plus le nombre de personnes présentes à la manif est susceptible d’être élevé. Plus ce nombre est élevé, plus les médias traditionnels sont susceptibles d’en parler et ainsi de suite.

Le RRQ maîtrise-t-il toutes ces étapes? Autant qu’un apprenti sorcier! Ce « cycle de croissance » a été improvisé! Il fut découvert après coup. Il faudra se pencher sur chacun des maillons de cette chaîne pour comprendre comment il peut être optimisé, car le pouvoir d’attraction d’un prince en visite ne sera pas toujours au rendez-vous.

Croissance-Militant-Cycle

Revue de presse express

Que se soit pour des calculs rigolos comme l’indice du Bonheur Facebook ou pour des objectifs plus sérieux comme la mesure d’une pandémie de grippe à l’échelle mondiale, l’accessibilité de contenus en temps réels sur le web ne cesse de grandir. Vous pouvez maintenant vous en servir pour faire une revue de presse électronique en un temps record.

Il y a très longtemps, avant l’ère Twitter, on utilisait les moteurs de recherche pour fouiller l’actualité sur un sujet donné. Ça donne de bons résultats, mais il faut être prêt à attendre quelques heures pour laisser le temps à Google, Bing ou Yahoo de « trouver » la nouvelle et de la rendre disponible dans ces résultats. De plus, certains outils comme Google Actualités, ne réfèrent pas tous les médias et tous les blogues.

C’est pour cette raison que l’avenir est à des outils comme Collecta.com. Cet outil parcourt les blogues, les twits, les vidéos sur Youtube, les photos sur Flickr, bref, il fait le tour de tous les grands réseaux sociaux. À la différence d’un moteur de recherche classique, la recherche que vous lancerez ne s’arrêtera jamais! Vous verrez apparaitre de nouveaux résultats liés à votre recherche aussitôt qu’il en sera question sur un des réseaux sociaux que scrute Collecta.com.

Revue de presse collecta

Un exemple concret?

Une manifestation a lieu au centre-ville contre la venue du Prince Charles. J’attrape la nouvelle au vol sur RDI. Nous sommes en direct de la manifestation. Si je tape « Prince Charles » sur Google, j’obtiens des nouvelles de la veille. Avec les mêmes mots clés dans Collecta.com, je vois graduellement apparaitre des articles sur la manif écrits par des médias du monde entier, des photos des manifestants envoyés par cellulaire ainsi que les premières réactions de citoyens.

La nouvelle n’est pas encore passée au bulletin de 10 heures, Google commence à peine à être au courant mais, déjà, ma revue de presse comprend plus de 15 articles de médias français, québécois, canadiens, australiens, britanniques et indiens!

Utilisation en politique

En politique comme en communication d’entreprise, ce type d’outils vaut de l’or. Plus vite on est mis au courant de la couverture d’une nouvelle, mieux on réagit. En bonus, on peut suivre la réaction du public face aux nouvelles qui font irruption sur la toile. C’est un véritable « focus group » qui se déroule sont nos yeux et qui ne coute pas un sous. J’imagine ce genre d’outils utilisés sur une base régulière en politique et en relation publique d’ici peu.

de Sarko à Pinochio

Mentir ce n’est pas bien beau. Le faire devant des dizaines de milliers de personnes et à la télévision, c’est pas bien intelligent!

Pris en flagrant délit d’invention de faits historiques sur Internet, Nicolas Sarkozy goute à la médecine de l’intelligence collective ainsi qu’à son humour…

Les titres sont évocateurs:

Sarkoz-Yalta

Kiva faire un microcrédit

Changer le monde, un microcrédit à la fois. C’est l’objectif de l’organisation Kiva.org. Cette organisation permet à des individus et des entrepreneurs de partout dans le monde d’entrer en contact dans le but de combattre la pauvreté par l’entrepreneuriat. 4 ans après le premier prêt, l’organisme annonce que des individus comme vous et moi ont prêté plus de 100 millions jusqu’à maintenant.

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Jessica Jackley, cofondatrice de Kiva

Lors d’un voyage en Afrique, Matt Flannery et Jessica Jackley, constatent comment des entreprises de microcrédit peuvent, en prêtant seulement 100 $, faire une différence pour un entrepreneur et sa famille. De retour chez eux, ils se demandent comment ils pourraient eux-mêmes faire des microcrédits et inviter leurs amis à faire de même.

La tâche n’est pas mince. Comment trouver des entrepreneurs sérieux dans les pays du tiers-monde? Comment s’assurer du remboursement d’un prêt quand on est à des milliers de kilomètres? Suite à une année intense à chercher conseils auprès des experts de la microfinance, des économistes, des experts en technologies web et des avocats, ils mettent sur pied Kiva.org et invitent les gens à prêter un total de 3 500 $ à 7 entrepreneurs ougandais. Parmi eux se trouvaient, des éleveurs, des pêcheurs et des restaurateurs. En 6 mois, les prêts étaient tous remboursés. 4 ans plus tard, 1 prêt est effectué toutes les 15 secondes.

L’organisme s’est associé à des institutions spécialisées dans le microcrédit de dizaines de pays afin de sélectionner des entrepreneurs solvables ayant des projets réalistes. Les prêts peuvent servir au démarrage de petites entreprises en construction (350 $) à la construction d’épicerie pour un village (2500 $). Une fois son projet publié sur le site de Kiva, un entrepreneur peut s’attendre à rassembler les fonds nécessaires à son projet en moins de 4 jours!

Kiva_02On peut prêter aussi peu que 25 $. Grâce à l’outil de réseau social, on peut même constituer un groupe d’amis pour investir dans une petite entreprise. Une fois le prêt remboursé, on peut le réinvestir dans d’autres projets. Peut-on faire un profit en prêtant ainsi? Non, les prêts effectués sont à 0 % d’intérêt et le taux de remboursement est de 97,88 %. Par contre, pour ceux qui croient que la valeur d’un investissement ne se mesure pas seulement en argent sonnant, il pourrait s’agir d’une affaire en or…

Bonheur: le calcul de Facebook

Enfin un indice pertinent : le BNB, Bohneur National Brut ! Au diable le Nasdaq, le prix de l’or et compagnie. Ce qu’on veut savoir si c’est les gens sont heureux.

Facebook l’a compris et propose maintenant cet indice. Il est bâti à partir du statut des membres Facebook. Si votre statut comprend des mots tels « content », « joyeux », ou « trop génial », vous faites grimper le BNB. Par contre, si on retrouve sur votre statut des mots comme « tragédie », « malheur », « deuil » vous ferez plomber le nouvel indice de Facebook.

Pas sûr que ce soit l’indice le plus fidèle mais il illustre parfaitement la progression vers un web en temps réel. Que ce soit la progression de la grippe H1N1 ou le dernier scoop sur Twitter le web, dominé par la popularité des réseaux sociaux, embrasse de plus en plus l’instantanéité.

Pour l’instant, l’indice n’est comptabilisé que pour les États-Unis. Par contre, il le sera pour d’autres pays et d’autres langues sous peu. Dommage qu’il n’est pas été comptabilisé pour le Québec durant les dernières semaines. Avec le scandale des pots-de-vin dans le domaine de la construction, on aurait même pu mettre sur pied un nouvel indice: l’ÉAN, l’Écoeurantite Aigue National!

Indice Facebook

« Le graphique contient plusieurs métriques. La première, BNB représente notre mesure de Bonheur National Brut. Les deux autres, Positivité et Négativité, représentent les deux composantes du BNB : L’importance de quels mots ont été utilisés en ce jour était positive ou négative. Le Bonheur National Brut est la différence entre les notes de positivité ou de négativité, quoiqu’il soit intéressant de les afficher séparément. »

source : http://apps.facebook.com/usa_gnh/

 

La grippe en ligne

Suite à une discussion qui a commencé en ligne avec un lien suggéré par Stéphane vers un article très instructif d’un microbiologiste, je rencontre Thomas et Sophie avant le spectacle de Yann Perreau et on discute de quoi? H1N1 bien sûr, ou, plus précisément, se faire vacciner ou pas. Les copains qui travaillent dans le milieu de la santé m’instruisent sur le fait qu’une bonne partie de la controverse soit autour d’une substance ajoutée au vaccin qu’on appelle un adjuvant, une substance qui renforce ou potentialise la dose de vaccins. À la question,  » Vous ferez-vous vacciner ?  » La réponse est affirmative et sans équivoque. Le danger est bien réel.

Ce qui m’amène à partager avec vous une ressource pour suivre l’évolution de la grippe en temps réel dans l’hémisphère nord: « Google Flu Trends« . Comment un engin de recherche web peut-il comptabiliser le taux d’infection des humains au H1N1? Simplement en se basant sur le nombre de recherches faites sur le H1N1 dans un territoire donné.

D’après nos constatations, un lien semble exister entre le nombre d’internautes qui recherchent des termes liés à la grippe et le nombre de personnes présentant les symptômes de cette maladie. Bien entendu, les personnes qui recherchent le terme « grippe » ne sont pas toutes malades, mais il est possible d’établir une corrélation lorsque toutes les requêtes de recherche sont mises en parallèle. source: Google.org

Bleu : estimation de Google
Orange : Données publiques sur le syndrome grippal au É-U

Évolution de la grippe

Pour les sceptiques, le magazine Nature a publié un article là dessus l’an dernier.