Dès le début du XIXe siècle, on note l’apparition de deux types de groupes d’intérêt distincts. D’un côté, les groupes d’intérêt public, comme le mouvement contre l’esclavage, et de l’autre, les groupes d’intérêt privé défendant les intérêts des industries ferroviaire et pétrolière. Les objectifs les plus couramment poursuivis par ces groupes sont (1) informer et sensibiliser les élus, (2) informer le public, (3) recruter des membres, (4) faire des levées de fonds.1
Ces groupes se sont multipliés et leurs activités pour tenter d’influencer les élus se sont accrues tout au long du XXe siècle. Philip Hart, sénateur du Michigan, relatait que lors de son entrée en fonction en 1958, il recevait environ 2 000 lettres par mois concernant des enjeux sociaux. Vers la fin de sa carrière, en 1975, il en recevait plus de 10 000. En 1995, son successeur, Carl Levin, recevait plus de 20 000 lettres, 5 000 télégrammes, 10 000 appels téléphoniques et 1 000 fax par mois2.
![]() |
| Cet extrait est tiré d’un travail sur les groupes d’intérêt américains et leurs tactiques. PDF |
Cet accroissement des communications en provenance des citoyens n’est ni particulier au Michigan, ni particulier au Sénat. Comme le montre le Tableau 2, la Chambre des représentants a vu le nombre de courriers de citoyens tripler durant la même période. On peut toutefois se demander si vraiment plus de citoyens contactent leurs représentants ou si ce sont les mêmes citoyens qui le font plus souvent! Les recherches d’un groupe mené par Sidney Verba de Harvard sont éloquentes à ce sujet. On y découvre que le nombre de citoyens ayant contacté un élu au niveau national au sujet d’un enjeu social a doublé, passant de 11% (1967) à 22% (1987).3
En analysant l’ordre du jour politique américain et les projets de loi discutés, Jeffrey Berry4 illustre l’importance grandissante des enjeux sociaux sur les enjeux matériels. En 1963, les enjeux sociaux mobilisaient seulement 31,9 % de l’ordre du jour du Congrès contre 45,5 % en 1991. Selon lui, cette augmentation ne peut être uniquement attribuée à l’évolution de la société ou de l’opinion publique. Il l’exprime ainsi : « Citizens groups were the primary political force that pushed these quality-of-life concerns on the agenda of Congress.»…«They skilfully built public support through a variety of tactics and were willing to expend a large share of their resources on agenda building5 ».
Kenneth M. Goldstein6 en tentant d’expliquer le nombre croissant de communications citoyennes constate lui aussi l’importance des groupes d’intérêt. Selon lui, les causes sociales seules ne peuvent susciter l’implication citoyenne. Le citoyen doit être mobilisé et recruté par des leaders politiques. Ces leaders, on les retrouve, entre autres, dans les groupes d’intérêt public.
Les chercheurs Rosenstone et Hansen7 abondent dans le même sens. Ils ne croient pas qu’une quelconque politisation accrue de la société américaine puisse être responsable d’une telle augmentation des communications en provenance des citoyens. Au contraire, si c’était le cas, comment expliquer que pendant cette même période on n’ait pas enregistré une hausse similaire dans le taux de participation aux élections? Ils y voient plutôt un changement de stratégie de mobilisation opéré par les élites politiques. Selon eux, ce qu’on appelle la « participation citoyenne » par le biais d’envois de lettres, de fax ou de manifestations fluctue au gré des décisions stratégiques des politiciens, de leurs partis et des groupes d’intérêt.
En résumé, ces recherches tendent à démontrer les tendances suivantes :
- Les groupes d’intérêt connaissent une forte progression. En 2010, on en compte plus de 20 0008.
- Les citoyens américains sont plus nombreux à communiquer avec leurs élus et le font plus souvent.
- Ce sont les leaders politiques, qu’on retrouve entre autres dans les groupes d’intérêt public, qui mobilisent les citoyens pour qu’ils communiquent avec leurs élus.
- Les tactiques des groupes d’intérêt public semblent avoir été particulièrement efficaces pour s’attirer le soutien populaire et influencer l’ordre du jour politique du Congrès.
L’importance de l’influence des groupes d’intérêt public sur la rédaction et l’adoption finale des lois reste encore à prouver. Toutefois, il semble que leurs tactiques de communication et de mobilisation citoyennes aient porté fruit pour influencer l’ordre du jour politique.
Références:
________________
1 « We the People | 5th Edition. » http://www.wwnorton.com/college/polisci/wtp5e/ch/11/review.htm.
2 Kenneth, M. Goldstein. Interest groups, lobbying, and Participation in America. Boston: Cambridge University Press, 1999. p14
3 Verba, Sidney, Henry E Brady, et Kay Lehman Schlozman. « Beyond Ses: A Resource Model of Political Participation. » The American Political Science Review 89, no. 2 (Juin 1995): 271-294.
4 Berry, Jeffrey. 1999. « The Power of Citizen Groups. » dans The New Liberalism. Washington, DC: Brooking Institution Press.
5 Berry, Jeffrey. « The Power of Citizen Groups. » Dans The New Liberalism. Brooking Institution Press. Washington, DC: Brooking Institution Press, 1999. p85
6 Kenneth, M. Goldstein. Interest groups, lobbying and Participation in America. Boston: Cambridge University Press, 1999.
7 Rosenstone, Steven J., et John Mark Hansen. Mobilization, Participation, and Democracy in America. New Topics in Politics Series. New York: Longman Publishing Group, 1993.
8 Source : Annuaire Google http://directory.google.com/Top/Society/Organizations/Advocacy/

Un sondage, paru ce matin dans le Devoir, nous révèle que, 20 ans après l’échec de Meech, le Québec et le ROC forment 2 grandes solitudes. Mais encore me direz-vous? Est-ce vraiment une nouvelle?
Voici une extension (plugin) littéralement tombée du ciel. WPtouch permet de transformer son site WordPress pour le iPhone en moins de 15 minutes et gratuitement. De plus, il existe une bonne âme qui a traduit le tout en français.
Orphelin d’appuis fermes du côté des médias privés et n’ayant pas à sa disposition un diffuseur public de l’envergure de Radio-Canada, le mouvement souverainiste se retrouve quelquefois en perte de contrôle du débat public face au camp fédéraliste
La Coalition a procédé au lancement de sa pétition et au dévoilement de son site Internet au siège social de la SSJB de la Mauricie le 2 décembre 2009 à Trois-Rivières. À cette occasion, Yves St-Pierre, président de la Société-Saint-Jean-Baptiste de la Mauricie, a demandé à la ministre de l’Éducation « une révision en profondeur du contenu des programmes d’histoire ». Selon lui, « le contenu actuel vise à faire la promotion du multiculturalisme au détriment de l’histoire du Québec. Il faut savoir d’où l’on vient pour comprendre où l’on va ! »
16 novembre 2009, un rassemblement contre l’invalidation de la Loi 104 a lieu au Musée Juste pour rire. La salle est comble, les balcons débordent, personne n’est encore allé au micro, mais c’est déjà un succès : la famille souverainiste élargie est là presque au complet. On aura droit à quelques excellents discours et en bonus une prestation de Daniel Boucher. Belle soirée, merci aux organisateurs.



On peut prêter aussi peu que 25 $. Grâce à l’outil de réseau social, on peut même constituer un groupe d’amis pour investir dans une petite entreprise. Une fois le prêt remboursé, on peut le réinvestir dans d’autres projets. Peut-on faire un profit en prêtant ainsi? Non, les prêts effectués sont à 0 % d’intérêt et le taux de remboursement est de 97,88 %. Par contre, pour ceux qui croient que la valeur d’un investissement ne se mesure pas seulement en argent sonnant, il pourrait s’agir d’une affaire en or…
