On entend souvent dire qu’une importante partie des médias de masse est plutôt réfractaire au mouvement souverainiste. C’est vrai. Ce qui est aussi vrai c’est que le média de masse ou média traditionnel n’a plus le contrôle exclusif de la nouvelle. Il y a un glissement de cette dernière vers l’Internet.
De plus en plus, la nouvelle nait sur le web. Plusieurs articles à ce sujet démontrent bien comment le cycle de la nouvelle a été bousculé par les réseaux sociaux tels MySpace, Facebook ou Twitter.
Dans le monde pré-Internet, un groupe restreint de personnes dans les salles de rédaction décidaient de la nouvelle à publier ou pas. Aujourd’hui, un citoyen, une entreprise ou un groupe communautaire peut encore choisir d’attirer l’attention des médias traditionnels en faisant une bonne vieille conférence de presse, mais il a aussi à sa disposition toute une panoplie d’outils de diffusion pour aller à la rencontre de son public.
Ces nouveaux outils volent le scoop aux médias traditionnels quotidiennement. En plus, leur capacité à rejoindre de larges publics croit chaque jour.
Résultat : le cycle de la nouvelle a de moins en moins comme point de départ un journaliste d’un média traditionnel, mais plutôt un groupe de citoyens partageant une nouvelle à la vitesse de l’éclair sur des réseaux sociaux.
- Source : http://www.bmparisblog.com/dl/2009/06/aftertwitter.png
J’écrivais récemment dans Moulin à paroles et machine à pub qu’en date du 8 septembre on obtenait plus de 32 000 résultats dans Google avec les mots clés « Moulin à paroles » dans l’actualité des 7 derniers jours. Avec la même recherche, on obtenait 72 000 résultats à 10 heures le lendemain de l’évènement et, au moment d’écrire ces lignes, les résultats augmentent de 2 000 mentions à l’heure! Ça va vite aussi sur Twitter où on voit apparaitre plusieurs « tweets » d’heure en heure et la même chose se produit sur Facebook. Il y a aussi des dizaines de photos sur Flick et encore plus de vidéos sur Youtube.
Oubliez le nombre de participants à l’évènement, le vrai impact de cet évènement c’est qu’il a pris d’assaut l’attention des médias (traditionnels mais d’abord en ligne) de tout le Québec.
Y’a-t-il des leçons à tirer de tout ça? Au moins deux!
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Une nouvelle qui fait rage dans les réseaux sociaux sera reprise par les médias traditionnels qu’elle soit conforme ou pas avec leur ligne éditoriale. En effet, un média traditionnel ne peut se permettre d’être « scoopé » pendant trop longtemps.
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Les groupes de pression et les partis politiques savent depuis longtemps que leurs champs de bataille c’est l’information et l’éducation. Ils doivent maintenant composer avec un nouvel environnement médiatique. Leur mission n’est plus tant de convaincre un média traditionnel de parler d’eux, mais plutôt de convaincre des citoyens sur la toile et des leadeurs d’opinion (souvent des blogueurs) que ce qu’ils ont à dire vaut la peine d’être partagé avec leurs réseaux.